Chronique du lundi 23 mai 2011
La naissance d'une voix
Stéphane M. (Thésard, 35 ans)
Bonjour,
Grand-débutant
en chant de 35 ans, j'ai commencé à prendre des cours de chorale il y a
quelques mois après me l'être refusé depuis de longues années (25 ans
?) en pensant qu'il n'y avait rien à faire face à une voix si mal
maîtrisée. Je découvre qu'avec une certaine technique, le plaisir de
chanter ne devrait plus m'être interdit. Les cours de chorale sont
merveilleux, et je compte bien les continuer. Mais lire votre blog a
été une révélation, et a créé une envie dévorante… Vos explications sur
la technique vocale et gestuelle, autant techniques et physiologiques,
ouvertes au ressenti de chacun m'ont enthousiasmé. Sensible à la
pédagogie, j'ai trouvé ce mélange de technicité et de sensibilité, de
cours construit et d'attention individuelle étonnants car ils sont bien
rares, dans toutes les disciplines. Tout cela me laisse penser que je
pourrais aborder ce chant qui me manquait tant sans crainte de penser
encore une fois que ce n'est pas pour moi… Je serais très heureux si
votre disponibilité, qui doit être réduite vu le travail déjà fourni
sur votre site, vous laissait le loisir de me recevoir pour un bilan
vocal et des leçons suivies si mon intuition enthousiaste se confirme,
et si vous y êtes prêt bien entendu :-) Mes coordonnées : (x) Je serai
assez libre jusqu'au 25 juillet (je rêve peut-être ?!), même en journée
et en semaine (je travaille chez moi).
Quoi qu'il en soit, je vous envoie un grand merci pour votre site et votre enthousiasme. Bien sincèrement,
Stéphane
Ma réponse :
Stéphane,
Merci
de votre mail dont je viens de prendre connaissance. Vous paraissez
très enthousiaste également mais je ne mérite sans doute pas vos
compliments.
Je
serai heureux de vous recevoir pour un bilan vocal dès que possible. Je
vous appellerai demain... ce soir, il est un peu tard !
Bien cordialement
Jean Laforêt
Bilan vocal de Stéphane
J’ai
reçu Stéphane la semaine suivante. Compte tenu du style de son mail, je
m’attendais à un homme mûr, dans la petite quarantaine ! A l’heure
dite, personne ! Je patientais depuis cinq minutes à la porte
extérieure quand j’ai vu arriver un jeune homme marchant à grandes
enjambées à ma rencontre ! Des cheveux longs - blond-sombre -
encadraient un beau visage racé où brillait un intelligent regard bleu.
Me serrant fermement la main, il s’excusa de son retard dans un
généreux sourire… découvrant des dents magnifiques !
Je crois n’avoir rien oublié !
Il semblait vraiment sorti tout droit d’un film !
Pourtant,
il n’en était rien ! Lors de la conversation qui suivit, il m’a dit
passer toutes ses journées à travailler sur son ordinateur pour
terminer une thèse d’agronomie ! Il est marié et père de deux fils âgés
respectivement de trois et six ans et… rêve depuis toujours de chanter !
« En fait, il a bien trente-cinq ans mais en paraît vingt-cinq ! »
Je
n’ai pu m’empêcher de lui demander s’il n’avait pas été tenté par une
carrière d’acteur. Il m’a répondu que ses nombreuses inhibitions lui
auraient interdit tout mouvement de ce côté-là !
Il m’a ensuite expliqué avec « passion » son désir de chanter. Dans un sourire, il a renchéri :
- Je serais heureux de pouvoir au moins chanter correctement : « Bon anniversaire… » !
- Cela devrait pouvoir se faire… et même un peu plus !
Je
l’écoutais parler avec attention. Son débit de paroles était rapide et
sa voix un peu gênée – entre autres - par une mauvaise position de
nuque. Cou un peu tendu, il semblait « extraire » assez péniblement ses
sonorités, forçant son articulation afin d’être mieux compris ! Sa
voix, manquant d’assise, était un peu déplacée vers le haut. Sa
nervosité ne faisait aucun doute… ce qui n’arrange jamais rien. Cela
dit, j’ai trouvé que son timbre ne manquait pas de charme. J’imaginais
facilement ce qu’il pourrait devenir, une fois débarrassé des
contraintes qui l’emprisonnaient !
Tests vocaux
Ils
ont immédiatement mis en lumière un problème d’oreille important.
Stéphane ne répétait que très difficilement (seulement après plusieurs
essais laborieux) les sons – pourtant faciles - que je lui jouais au
piano. Les notes qu’il repérait le moins bien étaient celles situées
dans le grave de sa voix… (*)
(*) L’oreille ne devait entendre que très imparfaitement les fréquences graves, d’où cette habitude de parler un peu haut !
« La voix peut reproduire seulement ce que l’oreille est à même de concevoir ! »
Il faudrait s’attacher très sérieusement à cela !
J’ai
tout de suite pensé, ayant été confronté plusieurs fois à des problèmes
semblables, que la relaxation serait un sérieux « traitement » à cet
indispensable travail d’oreille. En effet, un corps bien détendu
perçoit beaucoup mieux toutes choses… y compris les sonorités ! Elle
contribuerait également à calmer ses nerfs…
Naturellement,
la place vocale n’était pas bonne. La voix était engorgée et vibrait
mal, manquant de tonicité. Le timbre, serré et très altéré, comportait
une prédominance d’harmoniques aiguës. La respiration était thoracique
! Nous avons parcouru assez péniblement - avec de nombreux ratés de
justesse - un ambitus compris entre la1 et ré3.
Placer cette voix serait extrêmement difficile.
Cependant,
l’ardent désir de chanter de ce garçon – désir si ancien, si réel et si
profond – a emporté ma décision. Je tenterais de « construire » sa voix
! (*)
(*) Une telle «
attente » était rare et je me devais absolument d’essayer ! Je savais
que la technique fondamentale, servie par une telle motivation, pouvait
réaliser des « presque miracles » ! Pourquoi n’en serait-il pas ainsi
pour Stéphane ?
Décision de travail
Je lui ai expliqué en détail mes déductions, sans lui cacher les difficultés qui ne manqueraient pas de jalonner notre route.
Je
lui ai dit aussi que, pour avoir une chance de progresser valablement,
il était indispensable que nous reprenions son émission au tout début.
Il a parfaitement admis qu’il avait tout à faire et que sa nervosité
n’arrangeait rien ! Nous avons donc opté pour un travail intégral, tout
à fait indispensable en la circonstance !
Voir le billet : « Le chant thérapie, un travail vocal intégral »
Les premiers cours
Stéphane
était enchanté des relaxations. Il me disait qu’il « voyageait » bien,
oubliant complètement ses tracas et soucis du moment. Il adorait aussi
les massages qui lui procuraient une très grande détente. Il était en
confiance. De ce fait, sa respiration est devenue assez rapidement plus
profonde et plus aisée en position allongée.
Notre
travail était jalonné çà et là de nombreux bâillements plus ou moins
profonds et de petits raclements de gorge. Les nerfs s’exprimaient à
leur façon…
Voir le billet : « Respiration et appui vocal »
Lorsqu’il
était tout à fait détendu, je lui faisais répéter des sons que je
jouais au piano. En quelques cours seulement, son écoute s’était
sensiblement améliorée. Notamment, les sonorités situées dans le grave
de sa voix commençaient à être perçus. Ces progrès « d’oreille », somme
toute assez rapides, me faisaient très plaisir et auguraient d’autres
avancées. (*)
(*) Je me répète souvent mais « l’écoute » est extrêmement importante dans le placement vocal !
J’avais
très rapidement constaté – et lui également – que sa voix parlée était
plus libre (et un peu plus grave) à la fin de chaque séance. Nous ne
vocalisions pas encore : cela était donc dû « uniquement » à notre
travail couché qui le libérait de nombreuses tensions physiques se
répercutant sur sa voix. (*)
(*)
La gorge, en l’occurrence, était très concernée par ces tensions. Elle
en était un des réceptacles principaux ! Stéphane les situait également
sur la poitrine, à l’épigastre et au ventre.
Les cris
Ils ont été très importants dans sa rééducation.
Dès
qu’un équilibre pneumo-phonique relativement correct » a été réalisé,
je me suis attaché à les obtenir à chaque leçon. Nous les faisions tout
d’abord en « douceur », travaillant l’ouverture de gorge avec patience.
Un jour faste où je jugeais sa forme « adéquate », je lui ai demandé de
les émettre dans une nuance forte. Il s’en donna à cœur joie (sous
haute surveillance cependant) ! Pendant ces exercices, son corps
vibrait tout entier et il me disait ressentir une grande « libération
».
Je ne m’occupais pas de la beauté des sons, mais seulement de leur qualité d’émission… (*)
(*) L’essentiel était qu’ils soient émis sans blocage !
Comme
beaucoup d’autres élèves avant lui, il me dit ne ressentir aucun mal de
« voix » à ce moment-là ! Il m’assura au contraire que ces « cris » lui
faisaient un bien fou, qu’il se sentait revivre ! (*)
(*)
Il émettait pourtant des sons très forts qui semblaient
disproportionnés avec ses possibilités. Néanmoins, je constatais que sa
voix ne souffrait pas et se trouvait même « ragaillardie » en fin de «
parcours » !
Voir les billets : « La technique vocale fondamentale » et "Les fondamentaux de la technique vocale"
Vocalisation
Bientôt,
chaque leçon se termina par une vocalisation simple d’une demi-heure
environ. Je m’attachais surtout à obtenir des sons « justes », colorés
et bâillés correctement ! Je me servais en priorité de la voyelle « ô »
chantées sur des quintes ascendantes et des arpèges d’accords de quinte
! Compliquer n’aurait servi strictement à rien ! Cahin-caha, nous
avancions ! Stéphane descendait maintenant assez facilement au si1 et
montait (sans gros écarts de justesse), au ré3 !
La voix de fausset
Lorsque
j’ai entrepris ce travail, j’ai été agréablement surpris et très
content de constater que sa voix de fausset était « possible ». Nous
avons pu, sur « i » et « a », obtenir assez rapidement d’assez jolis
sons « justes » dans un ambitus compris entre sol2 à si3 (voire do4).
Au tout début, nos essais furent un peu laborieux mais, de cours en
cours, la justesse s’affinait sur ces fréquences. (*)
(*)
J’ai dit souvent dans des billets tout le bien que je pense de ce
travail-là, ayant toujours constaté que les progrès réalisés en fausset
(donc sur des fréquences assez aiguës) entraînaient une confortable
amélioration de la justesse de la voix pleine.
Avec
Stéphane, j’ai beaucoup insisté sur ces exercices de fausset. Nous les
faisions à chaque leçon. Ils ont de nombreux avantages. Le premier
d’entre eux est que le geste vocal (pression du souffle mis à part) est
identique à celui de la voix pleine. De plus, de par leur émission très
légère, ces sonorités ne présentent aucun risque réel pour la voix. (*)
(*)
On travaille donc ainsi un geste technique essentiel, sans aucun
risque. Une autre raison importante de pratiquer le fausset est tout
simplement que cette voix est très prisée dans certains styles !
Je
conseille cependant de faire alterner le travail du fausset avec
quelques vocalises en voix pleine où l’affrontement cordal est plus
ferme !
La voix mixte
Après
quelques exercices en voix de fausset pur, j’amorçais avec Stéphane le
travail de la voix mixte. Je ne compliquais pas les choses, lui
demandant simplement une émission très légère… qui ne soit pas du
fausset ! Assez vite, il fit la distinction et trouva une émission qui
répondait à peu près à ce que je lui demandais ! Naturellement, je
surveillais sa justesse d’une façon drastique, ne laissant passer
aucune faute !
Voir le billet : « La voix mixte-appuyée »
Mémoire musicale
« Repérages de notes et de courts dessins musicaux »
A
chaque leçon, nous faisions aussi, pendant quelques minutes, des
repérages de notes. Les progrès s’affirmaient également de ce côté-là !
Les temps de réponse étaient de plus en plus courts ! Je lui jouais
aussi des petits motifs musicaux variés qu’il devait répéter après
quelques secondes de silence consacrées à « l’écoute intérieure ». Cet
exercice avait pour but de faire travailler sa mémoire musicale.
Pour l’élève, deux choses à repérer :
1) La première note (*)
(*)
Elle doit être attaquée après le court temps d’écoute « intérieur »
dont je parle plus haut, pendant lequel on doit s’efforcer de
s’entendre « mentalement » la chanter.
2) Le dessin musical qui suit (*)
(*)
Il devra bien sûr également se fixer dans la mémoire pendant ce court
laps de temps. Si cela paraît aller de soi pour une personne n’ayant
aucun problème d’oreille, croyez-moi, il n’en est pas de même pour
celle qui en a…
On peut faire varier la
difficulté de ces paramètres à l’infini. Par exemple, quand
j’augmentais la longueur de l’exercice, j’avais soin de prendre des
intervalles aisés ! J’alternais ensuite avec des intervalles plus
difficiles avec un dessin plus court ! (*)
(*)
Le « fin du fin » est, bien entendu, de faire répéter un dessin un peu
long avec des intervalles relativement difficiles ! On peut encore «
corser » cela en accélérant le tempo…
Des bâillements libérateurs
Ils
étaient de plus en plus présents dans nos séances et pouvaient être
très importants et durer longtemps ! Stéphane bâillait surtout
énormément en fin de massage et ces « libérations » continuaient
souvent pendant la vocalisation qui suivait ! (*)
(*)
S’ils ne sont dus ni à la fatigue ni à la faim, les bâillements
indiquent une libération des tensions conflictuelles. Or, dans ces
moments-là, Stéphane m’a souvent confirmé que – sauf exception - il
n’était ni fatigué ni affamé…
La gymnastique vocale
Parallèlement
à notre travail couché et à notre petite vocalisation simple, je lui en
avais fait travailler progressivement tous les éléments. Au tout début,
l’articulation très importante exigée dans les quintes syllabiques a
fait mauvais ménage avec la justesse. Petit à petit, tout cela est
rentré dans l’ordre et les erreurs se sont faites de plus en plus
rares.
Comme toujours dans les cas où « l’oreille » est en cause, je ne laissais passer aucune faute !
Voir le billet : « L’articulation dans le chant »
Nous
parcourions maintenant couramment un ambitus situé entre la1 et mi3. Le
deuxième passage était quelquefois « presque » réussi. Je ne cherchais
pas spécialement à le peaufiner, cherchant surtout – pour l’instant -
l’homogénéité du médium et du haut médium !
L’émerveillement
Les
découvertes vocales qu’il faisait presque à chaque cours le
remplissaient d’une joie enfantine. On aurait dit qu’il découvrait le
monde. En fait, c’était un peu ça ! Tel un explorateur, il pénétrait et
défrichait en lui des « chemins » inconnus. Il allait ainsi
d’émerveillement en émerveillement !
C’était
aussi une grande joie pour moi de le voir apprécier chacune de ses
découvertes avec tant de plaisir. Il posait beaucoup de questions
techniques et n’était jamais complètement rassasié des explications que
je lui fournissais !
« Un de ses problèmes était qu’il ne ressentait qu’imparfaitement ce qu’il réussissait parfois assez bien ! »
Mais tout cela viendrait…
Le deuxième passage
Sans
le travailler encore « vraiment », je lui parlais beaucoup du deuxième
passage et de sa couverture dynamique. Jusqu’à plus ample information
sur sa future tessiture, j’essayais de l’obtenir vers mib3. Nous sommes
arrivés, avec un certain succès, à atteindre cette note sans élévation
du larynx, avec un bâillement presque correct. C’était un bon début
mais la véritable « bascule dynamique » se faisait encore tirer
l’oreille !
Notre travail avançait bien et j’ai vu arriver le moment où chanter « quelque chose » était possible et … souhaitable !
Les chansons enfantines
J’ai
proposé à Stéphane d’en chanter quelques-unes en lui précisant bien que
ce petit plongeon dans l’enfance lui ferait parcourir un chemin qu’il
m’avait dit ne pas – ou très peu - avoir connu. Ce petit exercice
pratique et amusant ne pourrait lui faire que du bien (à moins qu’il ne
s’effondre complètement devant cette nouvelle difficulté) !
De toute façon, il fallait tenter le coup ! Aussitôt dit, aussitôt fait !
Un jour, play-back et micro furent mis en place et le concert a pu commencer !
J’avais
prévu un cours plus long ce jour-là. A ma plus grande joie, « l’enfant
» Stéphane se déchaîna. Il prît un plaisir fou à chanter au micro et
avec accompagnement, une dizaine de ces chansons qu’il avait sans doute
vaguement entendues mais jamais chantées vraiment lui-même.
Pour
mon compte, j’ai été très satisfait de constater que ce « test » était
positif. La justesse et le rythme furent à peu près respectés !
A la fin de la leçon, il me dit tout joyeux qu’il pourrait désormais les chanter avec ses enfants.
Tout se déroulait selon mes voeux ! (*)
(*)
Peaufiner le travail technique apporterait encore des améliorations. Je
savais désormais qu’elles pourraient déboucher sur du « concret » !
Voix parlée
Chaque
leçon apportait son lot de progrès généraux. Pour le grand bonheur de
Stéphane, ils étaient également visibles sur la qualité de la voix
parlée. Il trouvait à juste titre qu’elle était maintenant beaucoup
plus tonique.
Lui, dont le désir (plus ou moins
secret) était de posséder une voix plus grave et plus timbrée me dit un
jour que son timbre actuel, beaucoup plus ferme et tranché (sans être
pour cela beaucoup plus grave), lui convenait parfaitement !
De
plus, sa voix parlée restait « en forme » plus longtemps ; désormais,
il ne se plaignait que rarement d’une baisse de régime entre deux cours
(*)
(*) Notre travail
purement vocal (gymnastique vocale et vocalisation) tonifiait son
timbre pendant que les relaxations, les massages et le taïchi, que nous
continuions à chaque séance, favorisaient son calme intérieur. Mieux
gérées, ses émotions interféraient désormais beaucoup moins sur sa voix
!
Le deuxième passage réussi
Le « miracle » est enfin arrivé un beau jour…
Stéphane étant en grande forme, je m’étais décidé, ce jour-là, à
pousser un peu plus haut nos vocalises habituelles. (*)
(*)
Il s’agissait en l’occurrence de simples arpèges d’accords de quintes
avec alternance « a » « è » que nous commencions dans le haut médium.
Nous
étions à la fin de la séance, sa voix était bien chaude et son désir…
ardent ! Les mib3 et mi3 – clairs et toniques - sortaient bien ! A cet
instant, j’ai pensé qu’il était « peut-être » ténor… (*)
(*)
Nous venions de tellement loin qu’il m’avait été difficile de pouvoir
imaginer cela auparavant ! Ma première priorité – tout à fait légitime
- avait été de « construire » le médium et le haut médium avant de
tenter un problématique aigu !
Ce jour-là
cependant, j’ai « senti » que je pouvais le faire ! Aussi, après
plusieurs essais fructueux aboutissant sur mi3/fa3, afin de peaufiner
encore le geste vocal reflexe tout en affirmant sa confiance, j’ai
plaqué un accord aboutissant à sol3 (do3/mi3/sol3/mi3/do3) !
Stéphane,
lancé à plein régime et en parfaite confiance, donna la note aiguë en
voix pleine sans chercher à comprendre… donc sans peur !
Le
sol3 qui avait jailli était parfaitement passé en régime aigu, sans
aucun écrasement, comme libéré. Un sol#3, tout aussi sonore et bien
construit suivit !
C’était une première, pour lui et moi ! Il avait réalisé spontanément la fameuse « bascule dynamique » !
Il
me dit que cela lui avait paru facile mais, comme souvent, il ne put
analyser le processus ! Je ne m’inquiétais pas, cela viendrait en son
temps ! Son corps se souviendrait sûrement de quelque chose !
Après cet exploit, sa voix parlée était comme transfigurée, très tonique, très claire et très haute !
La suite…
Nous en sommes là ! Nous continuons à travailler dans toutes les directions, oreille, legato, deuxième passage, etc.
J’ai
naturellement ajouté à notre programme différentes modulations… de plus
en plus difficiles ! Suivront des phrases à articuler legato, etc.
Voir le billet : « Le cours de technique vocale type »
J’envisage aussi, dans un très proche avenir, quelques essais sur les Vaccaj et aussi l’étude d’une Aria Antica…
Les découvertes continuent pour Stéphane !
Cette expérience est extrêmement enrichissante pour moi-aussi ! J’ignore encore où cela va nous mener… certainement assez loin !
A bientôt ?
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Jean Laforêt