Chronique du Vendredi 27 décembre 2013
J'ai un trou dans ma voix
Paul H. (25 ans - Etudiant chanteur)
Bonjour,
Je
suis étudiant en chant lyrique, j'ai 25 ans. Je suis tombé par hasard
sur votre site en cherchant des informations sur la voix. Je dois vous
remercier pour son contenu qui m'a littéralement captivé. J'ai trouvé
de nombreuses réponses à des questions que je me posais sur la
respiration, l'appui et les passages. Ces lectures m'ont décidé à vous
parler d'un problème qui me perturbe beaucoup. J'ai une faiblesse
importante dans le médium, comme un trou dans ma voix. Le son chute
brusquement pour reprendre son tonus un peu plus haut. Je n'arrive pas
à m'en sortir. Peut-être est-ce congénital ? J'aimerais faire un bilan.
Mon tel est le (x). Merci d'avance !
Paul
Ma réponse
Paul,
Merci
de votre mail dont je viens de prendre connaissance. Le problème que
vous m'exposez est, somme toute, assez courant. Je vous donnerai une
réponse fiable après vous avoir entendu en bilan mais, en principe, un
bon travail technique devrait arranger ça assez vite. Je vous
appellerai demain pour que nous puissions prendre rendez-vous.
Bien cordialement
Jean Laforêt www.jean-laforet.fr
Bilan vocal de Paul
J'ai
reçu Paul la semaine suivante. Il est grand, brun et d'allure sportive.
Son franc sourire et sa poignée de main ferme m'ont tout de suite plu.
Confortablement installé, il m'a parlé en détail de son problème de… "
trou " dans le médium de sa voix. Il est, selon lui, baryton avec un
grave assez sonore (la1) et un aigu aisé (le sol3 et même le la3, me
dit-il, sont atteints assez facilement). Il est élève au conservatoire
de (X) où il chante actuellement " Soir " de Fauré et " Avant de
quitter ces lieux ", l'air de Valentin extrait du Faust de Gounod.
C'est surtout dans cet air qu'il ressent les difficultés dont il me
parle. Il ajoute :
- Cela ne date pas d'hier, j'ai toujours eu ce problème !
- Je l'ai vu chez plusieurs élèves. En principe, un bon travail technique devrait en venir à bout.
- Dieu vous entende !
- Tu fais quels exercices ?
- Au conservatoire, on a peu de temps. Nous faisons seulement quelques arpèges sur â pour chauffer la voix…
-
Oui, je vois. Nous allons faire les tests mais je peux te dire tout de
suite qu'il faudra un travail soutenu pour " tisser " ton médium !
- Tisser ?
-
Oui, reconstruire. Ce n'est pas seulement avec des " â " que l'on peut
faire cela. Si tu as lu des billets, tu as dû voir que je donnais
beaucoup d'importance aux modulations ?
- Oui ! Moi, je n'en fais jamais.
- Nous reparlerons de tout ça ! Faisons d'abord les tests.
- OK !
Les tests vocaux
Ils ont été réalisés torse nu et ventre libre.
Paul
a chanté tout d'abord - a cappella - une partie de son air d'opéra
(Avant de quitter ces lieux…). Le timbre était harmonieux et il
chantait avec goût. J'ai effectivement constaté que, dans le médium, la
voix perdait beaucoup de son mordant (le fameux trou) mais aussi que le
grave n'était pas vraiment - à mon avis du moins - celui d'un baryton.
Etait-il ténor ? C'était possible mais cela n'expliquait qu'en partie
cette chute de sonorité dans le médium. (*)
(*) La faiblesse du médium n'est pas spécialement l'apanage des ténors…
En
revanche, la respiration et l'appui laissaient vraiment à désirer. Le
souffle demeurait très " bloqué " au niveau de l'abdomen (poussé à
l'avant), les côtes ne " jouaient " que très peu. Cela indiquait que le
corps était contraint et " s'ouvrait " mal, la respiration dorsale
étant occultée. J'ai constaté aussi que Paul était très cambré… ce qui
n'arrangeait rien, bien au contraire ! (*)
(*)
Pour m'expliquer autrement, il se servait d'un appui unique. L'abdomen,
poussé vers l'avant " restait " toujours extrêmement contracté pendant
le chant, aussi bien dans le grave que dans l'aigu ! Ce gros défaut
était bien sûr facilité, pour ne pas dire " encouragé " par son
ensellure très prononcée…
Nous avons fait ensuite
quelques exercices sur plusieurs voyelles. Les é et les i, comme chez
de nombreux élèves, étaient serrés dans l'aigu et, chez lui,
particulièrement inexistants sur mi2 fa2 sol2 du médium. (*)
(*)
Dans l'aigu, ces voyelles " fermées " n'étaient pas bâillées
correctement, restant beaucoup trop étroites. Dans le médium, elles ne
sonnaient pas du tout !
En revanche, sur
â, nous avons parcouru un ambitus assez important sans avoir ce
problème. Le deuxième passage, qu'il effectuait sensiblement sur fa3,
se rapprochait diablement de celui d'un ténor ! (*)
(*) J'étais moi-même baryton… je donnais des la3 tenus mais, malgré tout, mon deuxième passage se faisait sur mib3 !
Décision de travail
Paul
choisit d'entreprendre un travail intégral. Il avait lu le billet le
concernant et était très curieux d'essayer cette " thérapie " vocale.
Dans son cas, ce n'était pas vraiment obligatoire mais, tout compte
fait, cela permettrait un résultat plus rapide et surtout plus complet.
Voir le billet : " Le chant thérapie, un travail vocal intégral ".
Il ajouta, pour justifier son choix :
- Je n'ai pas l'air comme ça, mais je suis très nerveux !
- Je m'en doutais un peu, sans en être vraiment sûr !
- J'ai quelquefois des accès de colère…
- Je vois ! La colère est ta soupape de sécurité ! Elle te permet de ne pas garder tout pour toi…
- Oui, mais c'est quelquefois gênant. Je regrette après coup de m'être laissé aller…
-
Plus jeune, j'ai eu le même problème. C'est un homéopathe qui m'avait
soigné… En ce cas, les relaxations, le taïchi et les massages te feront
beaucoup de bien. Ce qui n'exclut pas de demander conseil à un médecin…
- On verra !
Les premiers cours
Paul
n'avait jamais fait de relaxations mais parvint à obtenir une détente
satisfaisante dès les premières leçons. Il me disait que c'était très
agréable de se laisser ainsi aller, en oubliant tout ! Il prêchait un
convaincu. J'avais moi-même beaucoup pratiqué cet exercice à une
certaine époque et en avais tiré le meilleur parti. De plus, avec un
corps détendu, la respiration est de bien meilleure qualité !
Voir le billet : " La relaxation pour mieux chanter "
Le
taïchi (en position allongée) qui suivait se déroulait sans problème
particulier. Paul comprenait et exécutait parfaitement les exercices
demandés. La plupart d'entre eux avaient lieu jambes repliées afin de
compenser au mieux sa cambrure. De cette façon, pendant les diverses
expirations contrôlées, son ventre se comportait tout à fait
correctement, réalisant un bon équilibre de tensions. (*)
(*)
En position allongée sur le dos, un excellent exercice consiste, après
avoir pris une inspiration abdominale moyenne, à produire - souffle
arrêté - un " Pss " assez fort (en insistant bien sur la consonne " P
"). Bien réalisée, cette expiration bruyante donne exactement le schéma
du mouvement d'appui que l'on doit employer dans le chant (dans lequel
il constitue alors le soutien vocal et doit naturellement être adapté à
la phrase musicale à interpréter…)
Cet appui module sans cesse… c'est un appui dynamique !
L'équilibre pneumo-phonique
Il s'agit de la relation équilibrée " souffle/voix ".
Toujours
en position allongée sur le dos et jambes repliées, j'ai commencé très
rapidement à travailler ce geste avec Paul. Je ne donnerai pas ici le
détail de cette progression, importante s'il en est, l'ayant déjà
expliquée dans de nombreux billets.
Voir les billets :
" La technique vocale fondamentale "
" Les fondamentaux de la technique vocale "
" Respiration et appui vocal "
" Le cri du corps "
Attaques sur " Pssè "
C'est un exercice tout simple que j'ai choisi afin de commencer à aider mon chanteur à " combler " sa faiblesse du médium.
Comme
base, je me suis servi des expirations bruyantes sur " Pss " expliquées
plus haut qu'il réussissait parfaitement. L'exercice a tout simplement
consisté à sonoriser Pss à l'aide de la voyelle " è " !
Cela donnait donc : Pssè.
Nous avons travaillé un certain temps avec cette onomatopée en attaques (relativement brèves) sur des descentes de gammes.
Pratique :
En
position allongée sur le dos, jambes repliées pour compenser
l'ensellure, prendre une légère inspiration abdominale. Ensuite,
souffle arrêté, attaquer très nettement Pssè sur ré3 (donné à titre
d'exemple) et chanter une descente de gamme avec des attaques brèves
(une seconde environ) " Pssè " sur chaque note. Faire cet exercice par
demi-tons descendants. (*)
(*) Bien insister sur Pss qui précède è ; ambitus : environ si1/ré3.
Important :
Chacune
de ces attaques doit être suivie d'une réactivation diaphragmatique. Il
ne s'agit aucunement de descendre la gamme en apnée… dans ce cas,
l'exercice n'existerait plus !
Très vite, je fus tout heureux de constater que ses notes les plus faibles (ré2 mi2 fa2 sol2) sonnaient de mieux en mieux. (*)
(*)
Ce petit miracle était dû à une place vocale conservée depuis les notes
les plus hautes grâce à " un appui dynamique " rendu pratiquement
correct par notre travail en amont.
Un peu après,
avec le même exercice d'attaque sur des gammes descendantes, je me suis
servi du son " iè ", la voyelle " i " devenant directrice. Le résultat
ayant été probant, nous avons ensuite prolongé ces attaques avec des
sirènes et autres courbes, en conservant " autant que faire se pouvait
" - et sans serrer la gorge - le timbre initial (è) obtenu dans le
haut-médium !
Au bout d'un certain temps, il fut
incontestable que ce travail payait. Le médium gagnait en tonicité et
en timbre. Il était maintenant temps de concrétiser ce progrès avec des
exercices " legato ".
Une vocalisation à l'aide du timbre vocalique, allait grandement contribuer à cela !
Le timbre vocalique
Avant
de me lancer dans une série d'exercices plus " habituels " aux
chanteurs lyriques (en position verticale, cette fois-ci), j'ai utilisé
un certain temps cette " couleur " un peu spéciale pour continuer à
tonifier et unifier sa voix. Nous avons tout d'abord chanté avec elle
des descentes de gammes en attaques, semblables à celles de l'exercice
expliqué ci-dessus. Des sirènes et autres courbes leur ont succédé. (*)
(*) Le timbre dit " vocalique " est le résultat d'un mélange de voyelles et ne ressemble à aucune en particulier.
De nombreuses explications sur cette couleur vocale et la manière de la produire figurent dans le billet :
" Le timbre vocalique "
Vocalisation personnalisée
La modulation " â on an â "
Cette modulation, comprenant deux nasales, contribua beaucoup à aider Paul à " étoffer et sonoriser " son médium !
Pratique :
Sur
une note du bas-médium (ré2 par exemple), en bonne statique verticale,
effectuer une attaque correcte - souffle arrêté - avec le son " â " (de
âme) ; poursuivre avec " on " et " an " et terminer avec â ". Ces
quatre sonorités seront chantées deux secondes environ chacune (tout
cela, selon la forme du moment) et très legato (*)
(*)
Avec Paul, l'exercice a été fait dans un ambitus couvrant
approximativement " la1/la2 " mais celui-ci peut naturellement varier
suivant les voix… par exemple, une basse gagnera à commencer une tierce
plus bas.
Important :
La
sonorité " on ", sera chanté maxillaires ouverts, joues creusées et
mâchoire bien abaissée. On ne doit en aucun cas la laisser "
s'emprisonner " dans le nez mais, au contraire, entendre distinctement
sa résonance, ainsi que celle du " an " qui suit ! (*)
(*)
Pincer ses narines entre le pouce et l'index tout en chantant cette
modulation est une excellente façon de savoir si elle est en place. Si
les sons " on " et " an " sont extrêmement nasillards ou s'arrêtent
brusquement… l'émission n'est pas bonne. Dans ce cas, accentuer un peu
l'abaissement de la mâchoire et le creusement des joues sur les
voyelles nasales…
La modulation " â é i ô u ou on an â "
Parallèlement
aux relaxations et au taïchi qui étaient continués en début de séance,
notre vocalisation de base s'était enrichie de nombreux exercices.
Entre autres, tout en continuant le travail sur les nasales énoncé plus
haut, j'avais introduit des modulations plus importantes.
"
A é i ô u ou on an â " a été celle que j'ai enseignée en premier à
Paul. Elle était chantée par demi-tons, très legato, avec un timbre
soutenu dans l'ambitus approximatif sib1/sib2. (*)
(*) Mon chanteur savait désormais que sa voix pouvait " sonner " aussi sur ces notes-là… sa confiance était au beau fixe !
Vocalisation plus affirmée
Au
fil des cours, notre vocalisation s'était encore beaucoup enrichie.
Certains exercices s'étaient compliqués, d'autres avaient vu le jour !
Cependant, pour " cimenter " notre acquis, nous reprenions assez
souvent certains de ceux que nous avions travaillés en position
allongée (notamment les attaques sur " pssè, les sirènes et quelques
arpèges en timbre vocalique)
Inutile de
préciser que, pendant notre travail en position verticale, je
surveillais la statique de mon chanteur d'une façon drastique pour
obtenir la meilleure verticalité possible. Je lui demandais même (c'est
exceptionnel de ma part) de basculer légèrement le bassin afin de
compenser sa cambrure. (*)
(*)
En principe, je préconise une statique verticale (type fil à plomb)
sans faire intervenir volontairement la bascule du bassin. Mais là,
elle m'avait semblé nécessaire, au moins pour un temps…
Encore des modulations
Après
un échauffement bien ciblé, basé maintenant sur toutes les voyelles,
nos exercices les plus " lourds " restèrent des modulations. La
première que nous avions travaillée " a é i ô u ou on an â ", dont je
parle plus haut, était désormais chantée à chaque cours, par demi-tons
ascendants et en voix relativement intense (bas-médium et médium). Elle
faisait merveille ! Les sons on et an, antérieurement bien repérés, "
marquaient " la résonance nasale, permettant aux autres voyelles de
trouver un bon équilibre dans cette partie de sa tessiture. (*)
(*) De nouvelles sensations " vibrantes " émergeaient et s'installaient…
Un
peu plus tard, j'ai introduit la modulation (â é i ô u i) destinée au
haut-médium et à la zone du deuxième passage (sensiblement do3/fa#3).
Paul, possédant déjà une assez bonne " couverture " du deuxième passage
sur â, n'eut que peu de difficultés à la chanter correctement dès les
premiers essais.
Tout se déroulait selon " nos " vœux !
Le fameux " trou " s'éloigne…
Au
bout de quatre mois, son médium s'était diablement amélioré. Le fameux
" trou " ne faisait pratiquement plus parler de lui ! Nos leçons
étaient désormais pratiquement celles d'un chanteur entretenant son
potentiel…
Nous commencions notre échauffement
sur " ô " avec des quintes et des arpèges d'accords de quintes, suivis
d'arpèges d'accords parfaits et de dixièmes sur les voyelles é/i et â.
La " messa di voce "
Bien évidemment, la " messa di voce " sur " â " avait revêtu très vite une place de choix dans notre progression. (*)
(*)
Avec cet exercice " roi " particulièrement difficile, j'ai insisté
assez longtemps sur une exécution " la plus parfaite possible " du
bas-médium et du médium (environ de sib1 à sib2).
Bientôt, le haut-médium et la zone de passage (mi3/fa#3) ont pu être couverts à leur tour.
Voir sa pratique dans le billet : " Le cours de technique vocale type ".
Les arpèges :
Paul
parcourait désormais facilement, en arpèges, un ambitus allant de sib1
à la3 sur les voyelles i/é/â. Les voyelles é et les i, qu'il serrait
beaucoup auparavant, étaient désormais bâillées dans la bonne
tradition. La voyelle " royale " â - travaillée en alternance avec les
voyelles fermées - avait également gagné en amplitude et en luminosité.
Voir les billets :
" La couverture de la voix (première partie) "
" La couverture de la voix (deuxième partie) "
Eurêka ! Un ténor est né !
J'étais
de plus en plus persuadé que Paul était ténor. Je n'eus plus aucun
doute quand, un peu plus tard, il réussit (sur " â ") des sib3 tenus un
bref instant au sommet d'un arpège ! La couleur ne trompait pas, il
était bien ténor !
Maintenant, après notre
échauffement et différents exercices toujours plus toniques, mes trois
modulations préférées (chantées à pleine voix) se succédaient en fin de
cours :
A é i ô u ou on an â (pour le bas-médium et le médium)
A é i ô u i (pour le haut médium et la zone du deuxième passage)
I ou o (de bol) â è (zone de passage et aigu, sans dépasser sol#3 pour le ténor)
L'arpège de Rossini
Un
peu plus tard, l'arpège de Rossini : do mi sol do mi sol fa ré si sol
fa ré do (en do majeur), vint compléter notre programme.
Nous le chantions sur les voyelles â/é.
Tout
d'abord, deux arpèges consécutifs (sans reprendre haleine) sur â : le
premier étant souriant (pommettes soulevées), chanté joyeusement et
forte ; le second, avec le même faciès soulevé mais… tristement et
mezzo-forte. Après avoir respiré, nous passions ensuite à " é " avec
les mêmes contraintes (*)
(*)
Mon maître Nick Tzico parlait de sons " joyeux " et de sons " pleurés
". Il me demandait, comme expliqué ci-dessus, deux arpèges consécutifs
sur " â " suivis de deux autres sur " é ". Le tempo demeurait le même
pour les deux arpèges… il ne fallait pas ralentir l'arpège mezzo-forte
mais simplement changer " l'intention ".
Note importante :
Je précise que le son " é " demandé était un " é
" bâillé et non un " é " pincé à l'avant à la française ! On pense " é
" mais la résultante sonore - du fait du bâillement - est plutôt " ê " !
Comme
je le pensais, avec l'arpège de Rossini, qui, s'il est bien chanté (et
surtout pas en début de cours…), favorise l'aigu, des " si3 " sur " â "
furent assez rapidement atteints, d'abord en virtuosité… puis très
légèrement tenus !
Paul était incontestablement ténor et même… un ténor assez corsé !
L'Aperto-Coperto
Il
était temps de lui faire travailler " l'Aperto-Coperto ", tel que je le
conçois. Ce geste vocal lui serait d'une grande utilité. J'ai expliqué
sa pratique en détail dans un billet. Je considère ce geste vocal comme
" la cerise sur le gâteau " de la technique italienne !
Voir le billet : " L'Aperto-Coperto, son approche technique ".
Où était le " trou " ?
En
six mois, il avait complètement disparu. Mon " ténor ", en faisant ses
exercices, paraissait même l'avoir complètement oublié ! Nous avons
repris un temps, pour le plaisir, l'air de Valentin (Faust, de Gounod)
qu'il avait chanté au bilan. Il lui paraissait maintenant beaucoup trop
grave… mais il parvenait tout de même à lui donner une certaine allure !
Une
évolution vers des morceaux plus ténorisants était urgente et, bien
sûr, au programme. Parmi les airs de ténors assez " centraux ", celui
de Joseph de Méhul (Vainement Pharaon…) me parut être un bon choix,
dans un premier temps, pour effectuer concrètement cette " mutation ".
Nous
l'avons travaillé tranquillement phrase par phrase et, lorsque je fus
certain qu'il convenait à sa voix, je lui ai conseillé de le proposer à
sa classe de chant, au conservatoire…
Epilogue
Maintenant,
à chaque cours, nous faisons défiler, en variant les plaisirs, tous les
exercices qu'un chanteur lyrique se doit de faire journellement pour
travailler sa voix.
Les principaux sont indiqués dans le billet :
" Le cours de technique vocale type "
La rééducation de Paul tire à sa fin… on peut même dire qu'elle est terminée.
Désormais,
à la fin de chaque leçon, avant de s'essayer sur l'air de Joseph, il
adore faire d'interminables " Messa di voce " sur les notes du médium
qui l'avaient tant soucié…
A bientôt ?
Pour consulter les archives des billets actu, c'est ici !

Jean Laforêt