Chronique du Dimanche 02 juillet 2017
Je respire trop et... mal !
Matthieu L. (Juriste de 30 ans, passionné de musique et de chant)
Cher Monsieur,
J'ai
découvert votre site alors que je travaillais à l'étranger. J'ai
beaucoup appris mais reste cependant ralenti dans ma progression par
des problèmes chroniques de respiration et donc d'appui… (Grosse
tendance à contracter les muscles à mauvais escient). Pour information
j'ai déjà pris des cours de chant qui m'ont certes permis de progresser
et de prendre conscience des mécanismes qui rentrent en jeu dans le
geste vocal, mais sans parvenir à résoudre une bonne fois pour toute
certains blocages.
Je souhaiterais maintenant sérieusement accélérer ma progression.
Serait-il
possible de vous rencontrer dans les prochaines semaines afin que nous
convenions d'une série de leçons? Je suis très disponible en ce moment.
Très cordialement,
Matthieu
Ma réponse :
Matthieu,
Je
viens de lire votre mail dont je vous remercie. Je comprends bien votre
problème. Effectivement, la respiration et l'appui, souvent décrits par
certains comme des gestes simples… en fait, ne le sont pas. Dans
l'émission vocale, la notion " d'équilibre " est reine ! Entre autres,
un appui bien réalisé et une ouverture de gorge correcte doivent
constituer un couple inséparable !
Un bilan vocal nous dira comment procéder avec vous afin de répondre le mieux possible à vos attentes.
Je peux vous proposer soit … (x)
Bien cordialement
Jean Laforêt www.jean-laforet.fr
Matthieu a répondu…
Cher Jean,
Merci pour votre réponse rapide et ces précisions introductives. La date et l'heure proposées me conviennent.
Ma
technique est très "irrégulière" et mon appui est bancal 90% du temps
(bien qu'ayant déjà ressenti, je pense, ce qu'était un bon appui, je
n'ai pas encore réussi à le systématiser). Cela génère chez moi un
stress permanent qui m'empêche de progresser. N'ayant pas l'assurance
nécessaire sur ce point fondamental, je passe quasiment tout mon temps
de pratique à tenter de respirer convenablement au lieu de chanter!
Très bonne fin de journée et à très bientôt.
Matthieu
Bilan vocal de Matthieu
J'ai
reçu Matthieu quinze jours environ après ces échanges de mails. C'est
un grand garçon souriant, légèrement barbu, tout à fait sympathique et
ouvert !
Dans la conversation précédant les
tests, il m'apprend - entre autres - que sa voix se fatigue assez vite
et qu'il sent ses aigus serrés. Bonne nouvelle cependant : en cas de
fatigue, il récupère ses moyens dès le lendemain !
Bien
que cela n'apparaisse pas à première vue, car il semble assez sûr de
lui, il avoue aussi que, sans souffrir d'un vrai mal-être, il est assez
timide et, quelquefois même, angoissé. Naturellement, il est traqueur…
comme beaucoup de chanteurs ! A ce propos, à la seule idée d'avoir à "
s'exposer " vocalement, il sent des tensions au niveau de la poitrine.
Parle-t-il de ce fameux serrage provoqué par le trac, décrit par
certains élèves comme une " armure " leur emprisonnant le torse ? Pour
mon compte, je pense que ce " trouble " est de la même famille. Je lui
ai posé la question… sa réponse a été assez imprécise mais la sensation
désagréable qu'il ressent semble bien réelle ! Il me dit aussi que le
stress peut quelquefois provoquer chez lui un certain essoufflement…
Tests vocaux
Ils eurent lieu torse nu et ventre libre.
Test " chant seul "
Ce
premier test a rapidement mis en évidence une respiration forcée de
type vertical, une voix vibrant très en gorge ainsi qu'un problème
d'oreille dont il faudra sérieusement et rapidement s'occuper.
Heureusement, à mon avis, il ne s'agit pas d'une amusie " vraie " mais
on peut parler tout de même de sérieuses hésitations tonales n'ayant
rien à voir avec une connaissance plus ou moins bonne de la chanson !
Disons le mot : il a déraillé souvent pendant ce test !
Une intellectualisation de tous les instants…
Il
m'apprend aussi que tout, absolument tout, " passe par sa tête " qui
commande, apparemment bien mal, l'ensemble des actions vocales !
Par
exemple, il respire toujours " consciemment " et cela, je le confirme,
car je ne suis pas parvenu pendant ce bilan, malgré maints exemples et
ruses diverses, à lui apprendre (même un peu) comment laisser se
réactiver son diaphragme d'une façon naturelle !
Il
faudra régler ce problème urgemment car il s'agit là d'un point
technique important qui conditionne, pour une grande part, l'émission
vocale ! Mon petit doigt me dit que ça ne sera pas simple.
Ceci
dit, les différents tests que nous avons faits ensuite ont montré de
belles caractéristiques vocales. Notamment, un " matériel " solide et
un timbre intéressant. Sur l'instant, j'ai pensé que Matthieu était
ténor. L'avenir nous dira si j'avais raison…
De
toute façon, nous avons un sérieux travail en perspective !
Heureusement, ce garçon possède, me semble-t-il, une motivation à toute
épreuve et… une pleine confiance en moi !
Deux avantages de taille !
Le premier cours
Dans
le cas de Matthieu, le " travail intégral ", avec relaxations et
massages de détente, ne m'avait pas paru absolument indispensable. La
suite nous dira si, plus tard, il conviendra d'ajouter cette corde à
notre arc pour nous aider à traiter plus à fond le problème
psychologique non négligeable que je devine très présent chez lui.
J'ai
donc commencé cette première séance directement avec des exercices de
taïchi, réalisés en position allongée, tous axés sur la liberté
respiratoire et les toutes premières notions de l'appui !
Comme
dit plus haut, l'un de ses gros défauts est " d'intellectualiser " à
mort ! De ce fait, le contrôle constant et - malheureusement néfaste -
qu'il impose à sa respiration dénature les réactivations inspiratoires
naturelles, tout en favorisant des prises d'air trop importantes ! (*)
(*)
Alors qu'il est primordial d'inspirer en silence, en prenant tout juste
l'air nécessaire. Une très grande partie de l'art du chant réside
ensuite à bien gérer la régulation du souffle expiré qui deviendra…
voix !
Ces premiers essais me dirent que ce
travail risquait d'être long, tant ces défauts me parurent ancrés en
lui. Bien que… sans doute pour me faire mentir, par-ci par-là une
amorce d'inspiration presque correcte ait quelquefois montré le bout de
son nez. (*)
(*) Malheureusement, c'était " pur hasard ", l'intéressé étant incapable de reproduire cette action à volonté !
Petite vocalisation
La
deuxième partie de ce premier cours a été consacrée en grande partie à
divers exercices simples (sons conjoints et arpèges) sur " Brrou "
(imitation du bruit d'un moteur en faisant vibrer les lèvres) pour
permettre à Matthieu, tout en réchauffant sa voix, d'essayer
d'appliquer les réactivations diaphragmatiques que nous venions de
travailler en position allongée. Je ne m'attendais pas à des
merveilles… (*)
(*)
Eh bien, ce ne fut pas Arcole… mais pas non plus Waterloo car les
petites avancées constatées un peu plus tôt, refirent surface à
quelques reprises (malheureusement, toujours pratiquement à l'insu du
chanteur !)
Cependant, côté oreille : grande satisfaction !
Oui,
j'ai eu un immense (et inattendu) motif de satisfaction pendant ces
exercices sur Brrou : une justesse relativement bonne des quintes et
arpèges ! J'en fus à la fois surpris et très content car je m'attendais
à de fréquents déraillements. Or, rien de tel ne s'était produit ! Un
la3, très juste et non forcé, avait même été atteint assez facilement !
Ouf ! Cela ouvrait une perspective de choix pour
notre futur travail car, comme chacun sait, la qualité de l'écoute est
essentielle en chant. (*)
(*)
Or, si son oreille (pourtant apparemment très moyenne) pouvait
permettre la production de quintes et d'arpèges relativement justes sur
" Brrou ", elle finirait bien, avec un bon travail, par faire de même
avec les voyelles !
Ceci dit, je confirme : Matthieu est bien ténor… malgré un médium relativement corsé !
Notons aussi que sa concentration s'est constamment maintenue pendant toute cette première séance…
Un beau début prometteur !
Les cours suivants
La
belle attention de mon chanteur ne s'est jamais relâchée par la suite.
Il était à chaque fois disponible à 100% et commençait à récolter,
heureusement de plus en plus consciemment, les fruits de son assiduité !
Chacune
de nos leçons débutait par un passage sur la table de massage où nous
révisions, en position allongée, les exercices respiratoires et d'appui
les plus importants pour lui ! Apparemment, il les intégrait doucement
mais sûrement !
Déroulement de notre travail :
-
La première phase (5 minutes environ) était consacrée à un rapide
relâchement du corps en utilisant la respiration abdominale… qu'il
commençait tout doucement à cerner.
- Cette
petite détente était suivie de plusieurs exercices respiratoires, avec
notamment des expirations sur fff <<< et PSS <<<,
destinées à travailler les premières notions de " l'expiration
contrôlée " et de l'appui ! Les inspirations réflexes restaient encore
problématiques mais, néanmoins, nous avancions et Matthieu prenait
progressivement conscience d'une liberté inspiratoire qui lui était
complètement étrangère auparavant !
- Il
terminait ce travail allongé sur le ventre (position où le poids du
corps assure seul l'appui) par quelques quintes et arpèges faciles sur
" ô " (hélas, pas toujours très justes à ce moment-là) ! (*)
(*)
Le but de ces derniers exercices étant de favoriser un certain ressenti
d'appui à l'aide d'une vraie voyelle se trouvait cependant atteint,
malgré cette justesse un peu flottante !
Ces
premières leçons se poursuivaient ensuite en position verticale, avec
des quintes et arpèges divers sur " Brrou ", auxquelles s'ajoutèrent
très vite des sons bouche fermée (hum)… puis bouche ouverte (NG) ! (*)
(*)
Bien faits, ces exercices sont excellents et sans risque pour la voix !
Matthieu continuait à les chanter relativement juste… et sans trop
forcer ses inspirations… donc, j'étais assez satisfait !
Ensuite,
je me risquais à ajouter, sur " ô ", quelques tenues faciles, des
quintes en sons conjoints et des mini-arpèges. Quelquefois, tout
pouvait assez bien se passer ou basculer d'une façon imprévisible et
être subitement n'importe quoi… alors que les exercices précédents
avaient été corrects. (*)
(*)
L'émission du " ô " et sa couleur me semblant assez bien cernées, ces "
erreurs " étaient naturellement dues à son oreille qui avait parfois du
mal à saisir " assez rapidement " certains enchaînements ! Cependant,
une simple observation de ma part suffisait presque toujours à amener
une correction !
Tous les espoirs restaient donc permis !
L'attaque
Elle
constitue l'un des gestes les plus importants de la technique vocale.
Son étude approfondie est indispensable dans le chant de haut niveau.
Je considère néanmoins qu'il faut également l'intégrer au travail vocal
en général, même pour certains styles moins exigeants. Pour mon compte,
j'ai toujours constaté que les chanteurs modernes que j'ai fait
travailler (Rock, Jazz, etc.) ont toujours trouvé un plus évident à ce
travail précis, ne serait-ce que pour épargner leur voix en évitant "
les coups de glotte " et autres défauts du même ordre !
Dans
les " rééducations vocales ", la question ne se pose pas ! On doit
vraiment s'y attarder le temps qu'il faut pour obtenir le meilleur avec
la personne que l'on a en face de soi !
Avec
Matthieu, j'ai commencé aussitôt que possible, c'est-à-dire dès la
sixième ou septième leçon. Nous en avons patiemment " décortiqué " les
différents éléments… qui ne devront - bien sûr - ne former qu'un seul "
geste " le moment venu !
" J'ai souhaité ici "
démonter " ce geste d'attaque très précisément. Certains trouveront
sans doute que c'est trop alors que d'autres seront heureux
d'approfondir certaines choses et de trouver des réponses. En tout cas,
j'ai fait pour le mieux ! "
En
premier lieu, n'oublions pas qu'une inspiration abdominale correcte,
donc réalisée dans une bonne statique, est absolument requise pour
exploiter au maximum les indications qui suivent !
L'arrêt du souffle
Tout commence avec lui…
Il
ne faut en aucun cas confondre " l'arrêt du souffle " dont je parle ici
avec la trop fameuse contraction des abdominaux, nommée " blocage du
souffle ", très souvent enseignée aux élèves sans autre explication !
En
chant, le bon geste consiste simplement à " maintenir souplement
l'écartement des basses côtes obtenu en fin d'inspiration ". Il n'est
jamais le résultat d'une contraction des muscles abdominaux. (*)
(*)
En procédant comme indiqué ci-dessus, le fameux " blocage " s'effectue
de lui-même, sans recourir à une action musculaire quelconque des
abdominaux !
Il est indispensable d'avoir bien intégré ce geste-là. Il constitue la base de toute attaque correcte !
Contraction au niveau de la symphyse pubienne
C'est le deuxième " élément " lié à l'attaque que nous avons abordé avec Matthieu !
Ce
n'était pas simple pour lui (comme d'ailleurs pour de nombreux élèves),
de percevoir, au niveau de la symphyse pubienne, cette légère tension,
qui précède l'attaque d'un son. Pas simple, certes ! Cependant,
réussie, cette opération permet à coup sûr d'éviter d'activer certains
muscles abdominaux perturbateurs ! Ce qui, dans son cas, était vraiment
essentiel ! (*)
(*)
Je fus heureux de constater que, là aussi, des avancées se profilaient
à chaque cours… grâce à sa ténacité et à la confiance qu'il me
témoignait.
Notons en passant que cette
tension au niveau de la symphyse contribue aussi à maintenir la base de
l'abdomen en place, évitant toute poussée tendant à faire ressortir
celui-ci moment de l'attaque ! Attention, je ne parle pas d'une rentrée
voulue du bas-ventre !
Voir le billet : " Respiration et appui vocal "
Bien
cerné, ce point constitue l'une (car ce n'est pas la seule) des
conditions qui permettent d'attaquer un son nettement, sans le "
pousser " et de lui assurer un bon suivi. (*)
(*) Cette " tension d'attaque " agit en coordination avec l'engagement du périnée.
L'affrontement des cordes vocales
Nous
avons abordé ce point, capital s'il en est, parallèlement à celui de la
symphyse. Il constitue une autre condition incontournable entrant dans
le geste d'attaque. (*)
(*)
Notons que je parle ici de l'attaque sur une voyelle pure. Dans le cas
d'attaque sur une consonne, des sensations différentes interviennent !
Le
processus de " mise en contact doux " des cordes vocales, précédant le
son lui-même, entre en jeu juste après l'arrêt du souffle,
simultanément avec le ressenti pubien. (*)
(*)
C'est comme si l'attaque, toute prête à se produire était légèrement
différée. A ce moment précis, l'espace nécessaire à la voyelle que l'on
s'apprête à chanter doit se trouver déjà " muettement " préparé. C'est
en quelque sorte, le futur son qui est en suspension ! (**)
(**) Je vais encore chinoiser mais…
En
y prêtant grande attention, on peut même ressentir, si l'on allonge un
peu ce moment de " non-jeu ", l'occlusion de la glotte (l'accolement,
naturellement muet, des cordes vocales) et le soulèvement du palais mou.
Les conditions idéales de l'attaque sont alors réunies. (*)
(*) Celle-ci (explosion douce et nette) intervient juste après !
Notons que la description du geste d'attaque, qui occupe ici une page de texte, ne dure en fait… qu'une demi-seconde !
Je sais, tout ceci n'est pas simple à comprendre… ni à expliquer en détail avec des mots, croyez-moi !
Aussi, je résume !
A
partir d'une inspiration abdominale correcte (en parfaite statique,
poitrine dégagée, gorge bien ouverte) se succèdent simultanément :
L'arrêt du souffle (réalisé en maintenant simplement l'écartement des basses côtes)
La
préparation et suspension du son (avec ressenti pubien, mise en contact
muet des cordes vocales et soulèvement du voile du palais)
L'attaque (explosion douce et nette, réalisée narines bien ouvertes dans un faciès soulevé et souriant).
C'est l'harmonieuse succession de ces éléments - pratiquement simultanés - qui constitue le geste d'attaque…
Comparaison intéressante :
Le
tireur à l'arc bande son arc et retient sa respiration avant de lancer
sa flèche… Donc, celle-ci est finalement lâchée " souffle arrêté "
après une suspension très courte de celui-ci destinée à affiner la
visée !
Une certaine ressemblance avec notre attaque… non ?
Note importante :
Je
veux signaler que j'ai progressivement mis au point une série
d'exercices pour pratiquer (efficacement et relativement facilement) ce
geste d'attaque. Je ne peux malheureusement pas les exposer ici car ils
sont difficilement explicables seulement avec des mots. De plus, une
surveillance drastique est obligatoire pendant leur exécution car, mal
compris, ils pourraient se montrer contre-productifs !
Voir aussi, en complément, les billets :
" L'attaque du son " et " Respiration et appui vocal "
Il
est bien évident que le geste d'attaque - ici extrêmement détaillé
(probablement trop) - doit devenir " réflexe " le plus vite possible.
Donc, une fois le procédé bien assimilé, il devra être pérennisé par
des exercices d'application divers et variés qui le rendront
complètement automatique. Bientôt, le chanteur n'y pensera plus du tout
! (*)
(*)
Notons que certaines personnes le possèdent d'instinct et ne se posent
même pas la question ! J'en connais mais… elles ne sont tout de même
pas légion !
Voir également les billets ci-dessous pour de plus amples renseignements :
" Voix et périnée "
" Périnée et projection vocale "
" Statique et périnée "
" L'inhibition abdominale "
Les premiers " cris " sur " â "
Bientôt,
étant donné les progrès de mon chanteur, notamment sur l'arrêt du
souffle et le ressenti de la symphyse qui s'affinaient de plus en plus,
j'ai pensé qu'il était temps de lui enseigner comment obtenir, "
consciemment cette fois-ci ", ce que j'appelle un " cri " correct…
Je
n'expliquerai pas de nouveau ici comment procéder, tous les détails
importants concernant ce travail se trouvent dans les billets :
" La technique vocale fondamentale "
" Les fondamentaux de la technique vocale "
" Le cri du corps "
Je
dirai pourtant que j'ai été à la fois surpris et content (comme souvent
avec Matthieu) qu'il réussisse assez bien ces " cris du corps " après
quelques essais seulement… et surtout qu'il les ressente comme "
libérateurs " ! Il les réalisa plusieurs fois de suite, assez
puissamment, à des hauteurs variées, sans aucun frottement en gorge…
bien qu'il soit encore bien loin d'avoir intégré correctement le "
geste d'attaque " décrit plus haut.
Notre conditionnement en amont… payait !
Ces
" cris " furent pour lui une grande première ! Il a été assez surpris -
comme beaucoup d'élèves - de ne ressentir aucune gêne dans sa gorge en
les émettant !
- Alors, ces cris t'ont fait mal ?
- Non ! Ils étaient bien ?
- Parfaits !
- C'est incroyable, je n'ai rien senti dans ma gorge, et pourtant j'ai crié fort !
-
Oui, mais tu as bien " crié " ! A ce moment précis, ton appui
abdominal, agissant " précisément " dans ton corps, a libéré ta voix
qui n'a pas eu à en chercher un… dans ta gorge !
- Alors, on chante en gorge par manque d'appui ?
-
Bravo ! Cette question est pertinente mais… c'est plus compliqué que ça
! Pour ne parler que de l'appui (mais il n'y a pas que…) on devrait
plutôt dire… par manque d'appui correct car certains appuis " bloquants
" ne donnent pas du tout le même résultat !
Ce
fut un cours à marquer d'une pierre blanche. Matthieu avait enfin
ressenti cette " liberté " d'émission si importante et cela, avec des
sons relativement puissants. Naturellement, il faudra revenir souvent
sur cet acquis… et surtout lui apprendre à attaquer ces " cris "
doucement puis à les moduler en sons " employables " grâce à des
attaques fines bien maîtrisées ! (*)
(*)
L'exercice-roi pour cela est la " Messa di Voce ", plus communément
appelé " sons filés "… quoique cette dernière définition n'ait pas
exactement le même sens. Le son filé qualifie uniquement un decrescendo
: ff >>> alors que l'expression " messa di voce " s'applique à
un exercice plus complet : pp <<< ff >>> pp !
La gymnastique vocale
Quelque
temps après, pour continuer à compléter et détendre son geste
respiratoire et, peut-être aussi, pour lui permettre de " libérer " sa
tête désormais un peu trop débordante de subtiles nouveautés
techniques, j'ai commencé à lui en apprendre les différentes
composantes.
Dans cette gymnastique, le travail
du corps et l'articulation sont rois. Très structurée, elle accorde
moins d'importance aux sensations et aux gestes très précis de
technique vocale pure mais, en revanche, sa pratique impose le respect
d'un schéma de mouvements physiques coordonnés pas toujours simples à
mettre en place. Une sérieuse concentration s'avère donc nécessaire !
(*)
(*) J'avoue que je comptais un peu là-dessus pour aider Matthieu à " laisser de côté " son perpétuel questionnement…
Bonne
surprise aussi de ce côté-là : il se tira fort bien de ces exercices
(souvent mieux que certains élèves n'ayant pas ses problèmes généraux
!)
En trois cours, tout était pratiquement dans la boîte !
Voir le billet : " L'articulation dans le chant "
"
Signalons que la quinte syllabique sur " lô à lô ", articulée largement
et très employée dans la gymnastique vocale, a grandement contribué à
libérer sa mâchoire inférieure qu'il positionnait souvent d'une façon
peu orthodoxe "
Bâillements
Depuis
quelque temps des bâillements de plus en plus fréquents " fleurissaient
" au cours de nos exercices. C'est toujours un excellent signe… où le
corps se libère de tensions, souvent conflictuelles.
J'ai
bien sûr recommandé à Matthieu de ne pas les réfréner et de se laisser
complètement aller… lui disant qu'il s'agissait là d'une priorité !
Petits essais chantés… comme à la maison !
Matthieu
me disait qu'il chantait des chansons tous les jours chez lui avec des
réussites diverses… en guidant sa voix avec son piano, sa guitare
(c'est un excellent guitariste) ou sur play-back ! Un jour, pour me
rendre compte (sans qu'aucun travail vocal préalable n'ait été fait),
je lui ai demandé de chanter " quelque chose " comme il le faisait chez
lui. Il se mit au piano et, s'aidant de quelques accords, me donna
l'aperçu demandé : un extrait d'une chanson en anglais qui lui
plaisait. Malgré de petites " hésitations " bien excusables, j'ai tout
de suite constaté que l'ensemble n'était pas mal du tout. La voix se
tenait assez bien et, surtout, le chant était juste !
- Dis donc, ce n'est pas mal du tout !
- Vous trouvez ? Je n'aime pas trop. Ma voix n'est pas en gorge ?
- Absolument pas !
- Oui, c'est sans doute un peu mieux ici que chez moi. Ma mère est souvent dans l'appartement quand je chante et ça me stresse !
- Ah bon ! Tu verras, quand tu seras plus sûr de toi, c'est à dire bientôt, tu seras content de lui faire de beaux concerts !
- Espérons…
Ce petit dialogue parle de lui-même !
Matthieu
souffre évidemment d'un très grand manque de confiance en lui alimenté,
entre autres, par une peur stressante de mal chanter (chanter en gorge)
et aussi de chanter faux (ce qu'il m'a confirmé par la suite).
Ces " peurs " se manifestent " avant de commencer " toute prestation vocale… (*)
(*)
Il anticipe toujours un possible " mal faire ", d'où - à mon avis - la
somatisation qu'il ressent en poitrine à ce moment-là.
Cela
induit naturellement chez lui un doute permanent sur son rendu vocal et
renforce sans arrêt une fâcheuse tendance à se juger médiocrement et à
se remettre constamment en question. (*)
(*) Du coup, il avait à peine senti la bonne libération de sa voix (pourtant réelle) dans cet essai.
Tout
ceci entérinait la présence constante du fâcheux problème psychologique
dont j'ai déjà parlé et qui, bien ancré, perdurait malgré son bon
travail vocal ! Un cercle vicieux qu'il nous faudra vaincre par tous
les moyens !
Ce jour-là, j'ai regretté de ne
pas lui avoir proposé, dès le début de nos cours, un travail complet
avec relaxations, etc. Il sera sans doute bon de l'envisager
prochainement !
Quelque temps après…
Chaque
cours commence généralement par une petite conversation où nous parlons
de ses progrès, de ce qui va bien, de ce qui va moins bien, etc.
Pendant
l'une d'elles, Matthieu m'a confié avec insistance que, malgré les
progrès généraux bien réels qu'il constate, les fameux points de
tensions qu'il ressent dans son buste font encore leur apparition dès
qu'il doit " s'exposer " vocalement. Ils lui paraissent moins présents…
mais ils sont toujours là ! Il ajoute que, même ici avec moi, le
démarrage d'un nouvel exercice ou simplement le fait de chanter
quelques lignes d'une chanson peuvent provoquer le phénomène… (*)
(*) Alors, effectivement, que se passerait-il, s'il devait se produire en public !
Cette
conversation a définitivement confirmé mon opinion. Il devenait urgent
de corser notre action et de commencer au plus tôt le travail intégral.
Note :
Je
sais d'expérience que la mise en condition optimale du corps, par des
relaxations et des massages décontractants avant tout travail vocal,
augmente considérablement le rendu de celui-ci.
L'expérience
m'a montré aussi que les causes psychologiques les plus diverses
créant, par somatisation, maints problèmes vocaux (entre autres),
étaient combattues très efficacement par ce même traitement.
Nous
avons sérieusement évoqué tout cela et Matthieu s'est tout de suite
rangé à mon avis. Il fut décidé que nous commencerions ce travail
complet dès le prochain cours.
Pour mon compte,
j'étais tout à fait persuadé que son action, par ailleurs mille fois
prouvée, nous apporterait une aide précieuse, sinon décisive !
Voir le billet : " Le chant thérapie… un travail vocal intégral "
Premier cours intégral
Il
se déroula on ne peut mieux. Matthieu s'abandonna très bien en
relaxation et le taïchi qui suivit fut de meilleure qualité qu'à
l'accoutumée… ce qui me fit regretter encore un peu plus d'avoir
attendu si longtemps pour commencer cette version complète du cours !
Les exercices de vocalisation qui suivirent furent également nettement plus précis !
Constatation d'importance :
Des
bâillements plus fréquents et beaucoup plus profonds que d'habitude se
manifestèrent ce jour-là, ce qui était une excellente chose !
On jugerait dans quelque temps… mais ces premiers signes positifs en disaient déjà long !
Le cours qui suivit
Il mérite une mention spéciale tant il fut exceptionnel en tout point.
Tout
d'abord, la relaxation et le massage, désormais plus familiers,
apportèrent à mon chanteur une détente que l'on peut qualifier de
remarquable. Le taïchi qui suivit fut, de ce fait, réussi à 100%.
La " Messa di voce "
J'avais
décidé d'aborder ce jour-là, comme test principal, l'exercice de "
Messa di voce " sur " â " ! Je le considère comme l'un des plus
difficiles qui soit. Il me paraissait parfait pour vérifier où en était
Matthieu avec son appui dynamique…
J'ai parlé de la " Messa di voce " très souvent dans les billets et je l'ai décrit succinctement un peu plus haut :
Dans
l'idéal, il s'agit d'attaquer un son très piano, de l'enfler dans un
crescendo conséquent et de le diminuer ensuite jusqu'à retrouver la
nuance piano de départ.
J'en rappelle le schéma : pp <<<< ff >>>> pp
De
surcroît, ce cours, qui démarrait d'une si belle façon, représentait
finalement l'occasion rêvée pour confronter mon chanteur à tout ce
qu'il avait appris jusqu'ici sur l'attaque, l'appui dynamique et la
distribution du souffle. (*)
(*) En effet, toutes les difficultés liées à l'attaque et à la gestion du souffle vocal sont ici réunies !
Connaissant
bien les écueils inhérents à cet exercice, je lui avais patiemment
reprécisé en détail, à froid, juste avant de commencer, toutes les
notions importantes sur la statique, l'attaque, la distribution régulée
du souffle et, notamment, la direction à donner aux attaques.
Je
ne m'attendais pas à des merveilles… Pour moi, il s'agissait d'un test,
difficile certes, mais seulement d'un test pour vérifier où nous en
étions vraiment !
Eh bien, j'ai été plus que très étonné : stupéfait !
Ce fut inouï, le mot n'est pas trop fort !
En
" Messa di Voce ", nous avons parcouru, " sur â ", un ambitus de plus
d'une octave (mi2/sol3) ! Les attaques étaient bonnes, les tenues assez
longues et les crescendos et diminuendos tout à fait corrects !
A
noter, plus extraordinaire encore, que les fa3/fa#3/sol3 eurent le
calibre et la couleur exacts souhaités. Ils ne furent jamais " tubés ",
" sombrés " ou " artificiellement grossis " !
Un moment plus qu'étonnant, complètement imprévu, que je me remémore aujourd'hui avec la même totale surprise !
Un tel résultat n'aurait pas dû être possible, étant donné le niveau vocal de Matthieu à ce moment-là !
Pourtant les faits étaient là ! De mémoire, c'était la première fois que j'assistais à ça !
" J'ai naturellement souhaité ardemment, mais sans y croire vraiment, que nous retrouvions tout cela dans les cours suivants… "
Ce
jour-là, profitant de cette incroyable embellie, nous avons aussi
travaillé des attaques directes sur des mots dans le haut médium et
l'aigu (donc, avec une consonne au départ). C'était sans doute un jour
béni car la réussite, là aussi, fut au rendez-vous avec cet autre
exercice… tout nouveau pour lui !
Voir le billet :
" L'attaque du son " dont un chapitre explique en détail les attaques avec les consonnes.
La modulation " a é i ô u i " a également été abordée et réussie dans un ambitus conséquent (mi2/fa#3 environ)
Ce fut un cours exceptionnel, sans aucun doute béni des Dieux !
J'avais
l'impression d'avoir un " pro " en face de moi ! Quelle transformation
dans les attaques et dans la gestion du souffle ! La " Messa di voce ",
réussie à ce point, en était la preuve irréfutable !
Point important à noter :
L'absence de tensions thoraciques.
Quand
je lui ai posé la question pour m'informer, il m'a dit les avoir
oubliées… Pourtant, que de nouveaux exercices difficiles nous venions
d'aborder !
Pour être tout à fait complet dans
mon exposé, j'avais même ajouté sur la fin un test de répétition de
notes pêchées au hasard sur le clavier dans la tessiture d'une voix de
ténor. Elle donna un résultat jamais atteint auparavant dans ce même
test ! Une répétition tout à fait correcte de chaque note et groupes de
notes que je le lui soumettais ! (*)
(*) C'était un fait : son oreille paraissait avoir grandement bénéficié de notre travail général en amont.
Les
réussites vocales… presque miraculeuses enregistrées ce jour-là
semblaient avoir libéré bien plus que les tensions de son corps. Je
pense qu'elles avaient fait naître en lui une
" coordination psycho-physiologique idéale ", un équilibre impérial ! La question était : pour combien de temps ?
A ce jour, la raison de ce résultat hors du commun est encore un dilemme pour moi… !
Oui, ce fut une journée " avec " qui se termina par une première lecture de " Amarilli ".
Ce bel Aria antica deviendra bientôt (je l'espère) un morceau de référence ! Il m'a dit qu'il l'aimait bien… donc !!
Attendons la suite !
Petit ralentissement au cours suivant
Ce
jour-là, mon chanteur est arrivé rayonnant ! Il m'a dit que, pendant
toute la semaine, il avait chanté comme jamais ! Il m'a assuré aussi
avoir enfin cerné un " super-appui bas " lui permettant pratiquement
tout ! (*)
(*) En disant cela, frôlant ses hanches, il faisait avec ses mains le geste d'appuyer en direction du sol !
Très
excité, il me dit avoir abordé chez lui, sans aucun problème, certaines
chansons difficiles, jamais réussies auparavant, etc.
J'ai pensé que tout cela était fort bien… mais peut-être un peu trop beau ! Nous allions vérifier très vite…
Un peu plus tard…
Le
constat fut ce que je redoutais un peu. Malgré une bonne réussite
générale, nous n'avons jamais pu retrouver pendant cette séance, en
dépit d'une forme vocale identique, d'une semblable progression
d'exercices, de beaucoup de patience et de nombreuses explications, les
mêmes résultats extraordinaires qu'au dernier cours. (*)
(*)
J'ai pensé que Matthieu avait dû user et abuser, pendant toute la
semaine dernière, de la fameuse trouvaille d'appui dont il me parlait
et, bien innocemment, déplacer par là même certains autres réflexes
fondamentaux (zone d'attaque surtout) - nouveaux pour lui - qui
l'avaient royalement servi la dernière fois.
Il m'a quitté ce jour-là un peu tristounet… mais j'étais persuadé que tout rentrerait vite dans l'ordre !
Les cours suivants
Sans
retrouver la réussite " presque magique " constatée pendant la fameuse
leçon décrite plus haut, ils furent extrêmement enrichissants. La "
messa di voce " sur " â " notamment, a été très honnêtement chantée
jusque dans le haut médium (fa3). J'avais évité d'aborder, pendant un
temps, les fa#3/sol3, notes hyper réussies précédemment, pour ne pas
risquer une déception au cas où… !
En revanche,
les attaques sur des mots, dans le haut médium, furent de nouveau bien
cernées. Elles se placent désormais assez bien et cela est très
important car chacune d'elles signe obligatoirement l'existence d'un
bon appui dynamique. Il est hors de doute que les progrès continuent à
s'installer sur bien des plans !
N'oublions pas les bâillements qui, eux aussi, croissent en nombre et en profondeur ! Excellent signe de libération !
Exercices nouveaux
Ils
furent ajoutés progressivement les semaines suivantes. Je parle surtout
des modulations qui, tout comme la " messa di voce ", sont d'une
importance capitale dans l'émission vocale. Nous avons surtout
travaillé en priorité (en plus de " a é i ô u i ", déjà abordée
auparavant) celles que je considère comme incontournables :
A é i ô u ou on en â (pour le grave et le médium)
I
ê o ou â (régime aigu). Dans cette modulation, le " o " est celui de "
or " et le " ou " se fait sans projeter les orbiculaires (on conserve
l'espace du o qui précède) !
A é i ô u i, (je réserve surtout cette modulation, déjà citée, au haut-médium et à la zone de couverture)
Voir le billet : " Le cours de technique vocale type " où le travail des modulations est assez détaillé.
Nous avons également, dans la foulée, abordé quelquefois la modulation :
Yé
Yi You Ya (modulation que je trouve tout à fait intéressante et qui,
bien chantée évite toute résonance en gorge). Elle a figuré, dit-on,
dans la panoplie d'exercices de certains chanteurs célèbres, dont
l'immense ténor André D'Arkor, pour ne citer que lui !
Nouvelles avancées
Complétant les embellies dont j'ai parlé plus haut, d'autres progrès animèrent progressivement la " machine " Matthieu !
Tout
d'abord, et cette fois-ci d'une façon récurrente, le retour des fa#3 et
sol3 en messa di voce ! Le geste d'attaque et le suivi d'appui se
passaient incontestablement de mieux en mieux !
D'autre
part, certains grands aigus virent le jour sur différents supports
d'arpèges. Je parle des la3/sib3/si3 qui furent réussis à plusieurs
reprises sans occasionner de fatigue anormale. Je me montrais tout de
même très prudent en " limitant " un peu les ardeurs parfois un peu
débordantes de mon ténor. Il n'était pas encore question de les tenir,
pour l'instant du moins ! Une voix doit se consolider très
progressivement. (*)
(*)
Le chanteur peut avoir compris certaines choses, notamment comment
émettre ses aigus… sans que ses muscles vocaux soient encore aptes à
fournir à chaque fois l'effort demandé ! Il faut rester prudent et
laisser du temps au temps !
Une très bonne nouvelle
Non
seulement les somatisations qui le gênent semblent se faire oublier de
plus en plus mais, pendant l'une de nos conversations, Matthieu m'a
appris une chose qui, bien que " hors technique vocale ", était plutôt
prévisible pour moi ! Inutile de préciser qu'elle m'a comblé de joie.
Il
m'a confié que sa vie, à l'extérieur du cours, semble se bonifier dans
le sens où il ressent tout à fait différemment le regard des gens à son
encontre.
- Les gens viennent à moi, me demandent des choses, etc.
- Bien ! ce n'était pas le cas avant ?
- Un peu… mais ça n'a rien à voir, c'est beaucoup plus fort.
-
A mon avis, tu prends diablement confiance en toi. De ce fait, tu es
beaucoup plus ouvert aux autres, plus proche d'eux… tu leur envoies de
bonnes ondes. Les personnes le ressentent et te regardent autrement…
viennent plus volontiers vers toi… et tu le ressens à ton tour !
- Je ne sais pas mais, en tout cas, c'est réel !
-
Tu n'es pas au bout de tes découvertes. Le travail intégral que nous
avons entrepris est en train de te changer profondément. Tu verras,
d'autres signes bénéfiques viendront s'ajouter progressivement… et
cela, dans les domaines les plus divers… Nous en reparlerons ! Je
connais bien le processus pour l'avoir vérifié chez d'autres élèves et
je suis vraiment ravi pour toi…
Je pourrais
écrire longuement sur la confiance en soi ! En quelques mots,
lorsqu'elle se réalise pleinement, on se sent " regonflé à bloc ",
plein d'allant et avec un moral d'acier. On se trouve plus rayonnant,
plus grand, plus beau ! Rien ne semble pouvoir nous arrêter, nos
possibilités sont décuplées dans les domaines les plus divers (qui
n'ont souvent qu'une résonance lointaine avec celui qui fut à l'origine
du déclenchement).
Par exemple, entre autres " bienfaits ", les chanteurs m'ont souvent confié que… leur libido était très améliorée !
"
Bien évidemment, de gros progrès dans une discipline qui nous tient
vraiment à cœur peuvent être un facteur déclencheur. En l'occurrence,
il semble bien que ce soit le chant pour Matthieu ! "
Ce billet touche à sa fin mais… notre aventure vocale continue !
Chaque
semaine nous apporte son lot de surprises ! Pour l'instant, ses
douleurs thoraciques semblent avoir tiré leur révérence… C'est un
excellent signe ! (*)
(*) Notre travail intégral agit en profondeur, cela ne fait aucun doute !
Actuellement, tous les principaux exercices vocaux de base sont explorés à chaque leçon et donnent de très bons résultats !
Tout
en continuant d'affiner la technique générale d'émission, notre travail
s'oriente désormais de plus en plus sur " l'articulation " qui semble
nous donner un certain fil à retordre !
De nouvelles aventures nous attendent…
A bientôt ?
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Jean Laforêt